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Au milieu des années 60, la Toho est à l'apogée de son succès en matière de Kaijû Eiga (littéralement film de monstre) avec la série des Godzilla, et plus particulièrement King Kong vs Godzilla (1963). La Daiei, jusqu'alors spécialisée dans les Yokai Eiga (films supernaturels) et les Kaidan Eiga (films de fantômes), cherche une solution pour concurrencer la Toho sur ce terrain qui semble si fertile, et plus précisément sur celui des DaiKaijû Eiga (films de monstres géants). Leur réponse à Big-G? Une tortue géante du nom de Gamera, qui reposait tranquillement sous une calotte de glace aussi polaire que septentrionale, réveillée par des essais nucléaires intempestifs. Contrairement au lézard préhistorique, Gamera n'est pas animée d'intentions volontairement dévastatrices. Mais quand on mesure près de 60 mètres de haut, pas facile de se déplacer dans un pays aussi compact sans laisser un amas de ruines sur son passage. Pas évident de se faire des amis, non plus. Tel est le triste destin de la tortue la plus balèze de tous les temps: après un premier opus volontairement tourné en noir et blanc pour renforcer les similitudes avec le chef-d'œuvre de Inoshiro Honda, Gamera s'est illustrée en technicolor dans des aventures passant progressivement de l'adulte à l'infantile, histoire de devenir plus "sympathique". Exit le traditionnel discours anti-nucléaire, Gamera est là pour protéger les terriens, et surtout leurs enfants. Dans le premier film, déjà, seul un gamin s'avère capable de communiquer avec la créature gigantesque - travers que Godzilla connaîtra aussi quelques années plus tard. Bien que très largement rythmées par l'évolution
des aventures de Godzilla, celles de la tortue radioactive ont tout de
même apporté leur lot de nouveautés à un genre en manque flagrant
de renouvellement, avant de se noyer comme les péripéties
de Big G dans l'infantilisation à outrance. Nous vous invitons aujourd'hui à (re)découvrir l'histoire de ce Kaijû pas comme les autres; soyez témoin de sa naissance glorieuse, de sa chute pathétique, et enfin de sa résurrection exceptionnelle. Bonne lecture! Akatomy
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