The City of Violence
Presse ton pas facteur, car l’amitié n’attend pas !!
Tae-woo, policier séoulien de son état, est rappelé par les siens pour enterrer son ami d’enfance Wan-jae, poignardé à mort dans une ruelle. Aux funérailles, il se re-lie très vite avec le reste de ses compères : Pil-ho, Suk-hwan et son frère aîné Dong-hwan. Caractère d’enquêteur oblige, il veut connaître les circonstances de cette mort hautement suspecte.
En effet, depuis dix ans les choses ont bien changé dans la petite ville de province, Wang-jae a tenu le haut du pavé et aspire maintenant à une « retraite » tranquille à la tête de son bar. Pil-ho, l’éternel second, a repris les rênes de façon plus musclée et bien plus désordonnée. Très vite les embûches s’amoncellent sur le parcours de Tae-woo, et, au fur et à mesure de son enquête les doutes deviennent vite des certitudes et les masques tombent. Dong-hwan est devenu un drogué sans foi ni loi, Suk-hwan est une petite frappe sans la moindre ambition. Et Pil-ho ne cache pas ses nouvelles accointances avec des promoteurs véreux de Séoul...
Surfant largement sur le thème propre à Gwak Gyeong-Taek dans Chin-gu (Friend), The City of Violence se forge malgré tout une personnalité puissante et furieuse. L’une des premières séquences phares du métrage étant cette bagarre entre, d’un côté, l’équipe de base-ball du coin, des lycéennes pas vraiment fréquentables, des jeunes plutôt extravertis et belliqueux, et de l’autre le flic Tae-woo. Mais ce qui pourrait le mieux qualifier cette cinquième réalisation de Ryoo Seung-Wan, c’est le rythme effréné des chorégraphies qui dynamisent le propos pourtant déjà maintes fois exploité dans les contrées asiatiques (Bullet in the Head de John Woo et Friend, donc).
Il est vrai qu’une fois de plus on nous raconte la jeunesse difficile d’un groupe d’amis que rien ne sépare, et que la pauvreté va façonner de manière à se servir des poings dès le premier obstacle. Un groupe d’amis qui se jure fidélité et se promet de boire, dans 20 ans, cette bouteille enterrée par leur soin. Car il faut bien comprendre que ce qui intéresse Seung-Wan, ce n’est pas la trajectoire de chacun, mais bel et bien le saut dans le temps pour voir ce qu’une nouvelle réunion peut donner.
Car au bout du compte, au bout de toute cette rage vengeresse du crescendo final, on reste convaincu que c’est la violence qu’ils ont connu jeunes qui a définitivement oblitéré leurs vies futures.
The City of Violence a été diffusé au cours de la 9ème édition du Festival du Film asiatique de Deauville, dans le cadre de la compétition Action Asia. Il est par ailleurs déjà disponible en DVD sous-titré anglais en Corée.


