Sister Street Fighter
" My film is about a nuclear disaster " Umberto Lenzi à propos de Nightmare City.
Tina est envoyée au Japon pour retrouver la trace de son frère Lee, agent infiltré dans la mafia locale. Passant rapidement voir son oncle est ses cousins, elle apprend que la couverture de Lee n’est plus et qu’il a été éliminé. Tina décide pourtant de pousser son enquête plus loin et démanteler cette petite pègre par la seule force de ses poings et pieds.
Point de départ des plus intéressants, ce premier volet d’une trilogie reprenant quelque peu le concept du Satsujin ken (Street Fighter - voir les articles), à la différence que le personnage féminin est ici légitimé par son appartenance à la police. Cet Onna hissatsu ken demeure bien plaisant en de nombreux aspects.
Déjà par la présence d’une Etsuko Shihomi en grande forme, certes bien moins rapide et puissante que Sonny Chiba, mais peu avare en galipettes. Sautant dans tous les sens dans le seul but de savoir ce qui est arrivé à son frère, Etsuko Shihomi parvient à tenir la dragée haute à toute une bande de vilains dirigée par une femme fatale. Seigneur, la Mafia n’a jamais été aussi belle et perverse ! On regrettera juste le manque total de conviction d’un réalisateur, sans doute bridé par les producteurs, qui hésite par trop souvent à se laisser verser dans ce doux pays qu’est l’exploitation, le Women with Guts and Fists.
Ne nous trompons pas sur la marchandise. Le film manque sacrément de rythme et le montage au petit bonheur la chance devient vite rébarbatif. Les séquences en parallèle ne font pas corps, le découpage discutable est bancal, une scène de viol est tronquée sciemment puis abandonnée, et ce qui aurait dû être une belle et savoureuse scène de torture à la bougie sombre dans le comique troupier. Ne parlons pas de l’utilisation du cinémascope qui reste un des mystères de l’année 1974. On ne peut que soupirer au final devant un tel gâchis.
Pourtant au royaume de la Sister tout n’est pas condamnable et la virtuosité avec laquelle Sonny Chiba rétame les inconscients garnements qui se mettent en travers de son chemin, reste spectaculaire. Distractif et parfois (trop peu) racoleur pour notre plus grand bonheur, Onna hissatsu ken ravira certains et décevra d’autres.
Edité par HK Video dans le coffret Street Fighter, avec sous-titres français.