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Japon

Rubber’s Lover

Japon | 1996 | Un film de Shozin Fukui | Avec Youta Kawase, Nao, Ameya Norimizu, Saitou Sousuke, Kunihiro Mika, Zeeko Uchiyama

Shozin Fukui s’est fait connaître par son film Pinocchio 964 (1990), un film cyberpunk parfois proche de l’univers de Shinya Tsukamoto. Il avait avant réalisé des films tels que le court métrage Gerrorist (1987) et le moyen métrage Carterpillar (1988). Rubber’s Lover est un film qui reprend l’esprit de Pinocchio 964 (et est en partie relié à ce dernier) mais dans un univers encore plus proche de celui de Tsukamoto, voire de Sogo Ishii sur ses premiers films ou avec son récent Electric Dragon 80 000 V. Le tout s’ancre plus profondément dans un univers cyberpunk teinté de SM et de musique expérimentale. Le résultat est une expérience traumatisante, très stressante voire éprouvante.

Dans un laboratoire secret, trois chercheurs et la petite amie de l’un d’eux expérimentent des drogues sur des cobayes humains. Mais las d’attendre des résultats probants, leur sponsor leur annonce via leur secrétaire que le projet est abandonné. Incapable d’accepter une telle décision, le chercheur en chef s’en prend d’abord à la secrétaire en la violant avant de choisir un de ses collègues comme cobaye. Malheureusement pour lui, ce dernier échappe à son contrôle et commence à massacrer tout le monde sous l’emprise d’une drogue aux pouvoirs terrifiants et méconnus.

Entièrement tourné en noir et blanc, Rubber’s Lover présente un univers très proche de celui des Tetsuo, privilégiant le côté métallique et mécanique sur l’organique. S’ajoute à cela une atmosphère très cyberpunk avec musique expérimentale et omniprésente (elle fait partie intégrante des essais), cosplay et imagerie SM. Outre l’atmosphère particulière et le N&B, la filiation avec Tetsuo est renforcée par le design des appareils, semblant faits de bric et de broc, et donnant parfois plus une impression d’œuvres d’art à vocation purement esthétique que d’outils pratiques. Il est cependant plus question ici de drogue que de fusion homme-machine. Le réveil du cobaye se réfère quant à lui beaucoup à l’esthétique d’un film comme Frankenstein.

Par des images stroboscopiques, une musique oppressante et des cris incessant, on peut dire que Rubber’s Lover est une véritable expérience, tant visuelle que sonore. Une expérience plutôt éprouvante d’ailleurs. D’autant que la très grande majeure partie du film se déroule en quasi-huis-clos. Parsemé ça et là de scènes gore à la limite du grotesque, Rubber’s Lover est au final plus un film qui se ressent qu’un film qui se comprend. Frappant directement au niveau des émotions - des tripes -, le film ne cherche pas à titiller l’intellect. De l’aveux même du réalisateur, il n’y a parfois rien à comprendre mais plus à ressentir. Toutes proportions gardées, et dans un style radicalement différent, Rubber’s Lover n’est pas sans évoquer au niveau de l’atmosphère le film Massacre à la tronçonneuse de Tobe Hooper.
On notera pour finir la présence de Youta Kawase (le cobaye qui se rebelle), acteur célèbre de pinku eiga, qui fait ici une apparition réussie dans un genre très différent.

Disponible en VHS au Japon.

- Article paru le vendredi 11 juillet 2003

signé Zeni

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